L'Anevrysme de l'Aorte abdominale est une pathologie liée à la chirurgie arterielle.
L'Anévrisme de l'aorte abdominale est une maladie assez fréquente à partir de 60 - 65 ans, surtout chez l’homme. Les cas chez les gens plus jeunes sont rares.
Qu'est-ce que c'est ?
Le segment d’aorte situé entre les artères rénales et sa bifurcation en artères iliaques (la projection cutané se situe entre la partie basse du sternum et l’ombilic) se dilate et peut, à partir de 45 - 50 mm de diamètre, présenter un risque de rupture. Il existe aussi un risque d’embolie car la poche anévrysmale se remplie toujours de caillots qui peuvent migrer dans les jambes, mais cela est assez rare.
Symptômes
Un anévrysme de l’aorte abdominale est essentiellement découvert « par hasard » lors d’une échographie ou d’un scanner réalisé pour bilanter un autre problème ou lors d’une campagne de dépistage.
Plus rarement il est responsable de douleurs abdominales et découvert en raison d’un examen réalisé pour en rechercher la cause.
C’est essentiellement le diamètre de l’anévrysme qui dicte la conduite à tenir. A partir de 50 mm, il est indispensable d’envisager un traitement. Rarement une prise en charge va être proposée pour une taille légèrement inférieure : anévrysme douloureux, en forme de « bulle soufflée » ou en cas d’accroissement très rapide de taille sur les examens successifs. Une douleur au niveau de l’anévrysme doit accélérer la prise en charge.
L'intervention
L’intervention chirurgicale classique (l’anévrysme est mis à plat et remplacé par une prothèse cousue sur l’aorte saine) garde toute sa valeur dans certains cas, mais elle nécessite une grande ouverture abdominale et une interruption de la circulation au niveau de l’aorte abdominale ce qui peut être traumatisant chez un patient fragile. Cependant, une fois le traumatisme opératoire passé, la guérison, bien que nécessitant une surveillance est quasi définitive.
A l’heure actuelle, quand l’anatomie de l’anévrysme le permet, on utilise la méthode endovasculaire qui consiste en la mise en place d’une prothèse en passant par les artères fémorales au pli de l’aine. Cette endoprothèse est repliée sur elle même maintenue dans une gaine qui permettra de la monter dans l’anévrysme et ensuite de la déployer. La poche anévrysmale se trouve alors exclue, non circulante et sans risque de rupture.
Cette technique est facilement utilisable s’il existe une zone saine sous les artères rénales permettant d’appliquer l’endoprothèse. Il faut aussi que les artères dans lesquelles va cheminer l’endoprothèse (artères iliaques) soient de taille suffisante et pas trop tortueuse comme on le voit régulièrement chez les patients porteur d’un anévrysme de l’aorte.
Les avantages de cette technique sont bien sur de ne réaliser que de toute petites cicatrices à l’aine ce qui permet une réhabilitation rapide. L’hospitalisation est très courte (2 à 3 jours voir moins selon les cas).
Le suivi
Des examens de contrôle seront ensuite réalisés régulièrement pour vérifier que l’anévrysme est bien exclu ou tout au moins qu’il ne grossit plus.
Une surveillance régulière organisée par votre chirurgien est indispensable.
Les résultats
Les résultats sont très satisfaisants mais parfois un traitement complémentaire est nécessaire en cas de survenue de certaines « endofuites » qui provoquent un accroissement de taille de l’anévrysme.